La retraite vaut bien un référendum…

6, février 2023

Thématique Expressions : société

L’éclatant succès populaire de la journée du décembre est révélateur d’un nouvel état d’esprit de la population du pays. La presse est unanime à reconnaitre ce raz de marée populaire même si certains essaient, comme au ministère de l’intérieur, tentent de le minimiser.

 « Le mouvement s’ancre clairement dans le pays et son ampleur le confirme. Un peu partout en France, la mobilisation contre la réforme des retraites s’intensifie… y compris dans les petites villes et les moyennes. » note un commentateur d’Europe 1. De quoi préoccuper singulièrement le gouvernement. « Il y a plus de monde dans la rue mais moins de grévistes. C’est bien le signe que la colère ne concerne pas uniquement l’écume syndicale habituée aux mouvements sociaux, » poursuit-il .

C’ est la France des oubliés, des précaires, la France des gilets jaunes et des ronds-points qui forgent également cette levée en masse des petites villes. 

« Elle plonge ses racines bien au-delà de la réforme des retraites : dans l’abandon dans lequel sont laissées leurs populations privées de service publics, d’industrie, de loisirs et de revenus décents depuis trop longtemps , »analyse le journal l’Humanité.

Une colère générale qui dépasse le cadre de la réforme des retraites. La mobilisation cristallise autour d’elle les difficultés du moment comme l’inflation et les rancœurs contre le président, selon la rédaction d’Europe1.
N’a ton pas observé la présence dans la manifestation de nombreux artisans sous leur banderole?

Le monarque dont la politique sociale se résume, d’après J.L. Bourlanges son fidèle disciple et  actuel président de la commission des affaires de l’assemblée nationale, à satisfaire   les désidératas des grandes fortunes : « Objectivement ,les problèmes de ce pays impliquent des solutions favorables aux hauts revenus ».

Le méprisant de la république (Macron) qui en décembre dernier expliquait dans le Monde : « En 2027 je ne serai pas candidat, je ne serai pas comptable  de ce qui arrivera » a réalisé son pire cauchemar : la fusion  du prolétariat des villes et du prolétariat des campagnes ,unis dans un même refus du « travailler plus pour travailler vieux » .

Une fusion que les gilets jaunes avaient échoué de concrétiser  en 2019 , comme il a réussi le tour de force de fédérer contre lui  la totalité du mouvement syndical. Le roi est nu. A l’inverse du roi UBU dans la pièce d’Alfred JARRY dans sa volonté de faire périr les riches et prendre leurs biens pour enrichir le royaume, notre monarque s’échine à faire le contraire. Il est comptable devant ses ex ou futurs employeurs, cette aristocratie de la finance dont la fortune a augmenté de 173 milliards d’euro rien que pour les 5 plus riches d’entre eux, sans compter les profits record du CAC40 (172 milliards d’euros) et celui du versement des dividendes ( 80 milliards) ; tout cela ne cotise pas ,ne participe pas à la solidarité nationale. Cette oligarchie voit d’un mauvais œil la monté en puissance de ce mouvement inédit. Elle pressent une cristallisation, du fait de l’inflation galopante, autour de la réforme des retraites, débouchant sur l’exigence par les salariés d’une augmentation des salaires, du pouvoir d’achat en général.


Un sacrilège pour ces messieurs : « une entrave à la stratégie du capitalisme confronté à des difficultés prohibitives ; la croissance démographique et les gains de productivités s’épuisent, l’endettement des entreprises, des états, des particuliers, atteint des niveaux vertigineux, l’abaissement des taux d’intérêts, désormais jusqu’au-dessous de zéro , n’offre plus d’issue .Il atteste même de cette nouveauté historique :le capital ne rapporte plus en tant que tel. La seule perspective de croissance des dividendes réside donc dans une pression accrue sur le travail et les salaires : la férocité croissante de l’exploitation des travailleurs est le signe sans équivoque d’une crise qui ne peut plus attendre. » Benoit Borrits (Virer les actionnaires, Ed Syllespe2020).

 

Pour la première fois, de nombreuses personnes non syndiquées, peu ou pas politisées, peu enclines à manifester, étaient dans la rue ce 31 janvier.

Pour la classe dirigeante se manifeste alors  l’épouvante   que du conflit gagne l’idée d’un projet alternatif soutenu notamment par les communistes. Un projet plus juste tenant compte de la pénibilité et des carrières longues sera financé en faisant cotiser les revenus financiers des entreprises, en pesant sur le comportement de celles-ci par la modulation des cotisations patronales pour favoriser les salaires, en imposant  l’égalité salariale homme -femme, en donnant de nouveaux pouvoirs aux salariés dans les entreprises pour imposer une priorité aux salaires et à l’emploi.

A l’origine, les caisses de la Sécurité Sociale avec son budget équivalent à celui de l’État étaient dirigées et gérées par les salariés eux même.

Plus la démocratie sociale grandit, plus les masses éclairées des travailleurs prendront leur destin en main. (Rosa Luxembourg).

Le pouvoir a perdu la bataille de l’opinion, ce n’est pas le moment de se résigner, il nous a acculé, alors que les retraites s’établissent en moyenne à  50% du salaire brut, en cas d’adoption de la reforme, elle plongerait à 45%. Les femmes, qui peinent déjà pour bénéficier d’une carrière complète (20% des  femmes nées en 1950 ont dû attendre 65 ans  et plus pour liquider leur pension contre 10% des hommes) seraient les plus impactées.

Il nous faut donc amplifier le mouvement les 7 et 11 février.

Par ailleurs, un projet civilisationnel à l’instar de celui de la réforme des retraites qui engage l’avenir des français ne peut être pris  par un homme contre son peuple.
Aussi l’exigence démocratique d’un référendum se fait de plus en plus forte au point que le gouvernement est à la manœuvre en traficotant avec le RN,- qui au demeurant en s’abstenant a permis la suppression en commission parlementaire des régimes spéciaux,-afin d’éviter que la motion référendaire déposé par la NUPES ne soit adoptée.

Raison de plus pour que la décision appartienne au peuple.

 

Signez la pétition : unebonneretraite.fr. 

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