Prolophobie

8, janvier 2023

Thématique Expressions : Conseil Municipal | Santé

Expression et les communistes de la section du canton Jalles Médoc vous souhaitent leurs meilleurs vœux, avec une pensée particulière pour tous les personnes qui se trouvent dans la difficulté.

A ce sujet la chronique du Sud-Ouest du 1er janvier nous a laissé une drôle d’impression, un goût amer. Elle est de notre point de vue complètement décalée.

La chroniqueuse s’ingénie à nous transmettre  « sa joie à nous faire prendre conscience de nos chances avant de nous appesantir sur nos malheurs ». Un exercice dans lequel elle invoque  « la chance inouïe d’une médecine gratuite, de qualité et accessible à tous, le privilège de vivre dans un pays où la nourriture ne manque pas, dont les producteurs savent allier quantité, diversité sécurité. »

Pas sûr que ses propos rencontrent l’adhésion des 8,5% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté, de celles de plus en plus nombreuses qui ont du mal à joindre les deux bouts, des 6,2% d’individus dont la précarité les prive de manger de la viande ou du poisson au moins tous les deux jours, des 4 millions de personnes condamnés à avoir recours à l’aide alimentaire.

A St Médard, face à l’augmentation de la demande, le Secours Populaire est au bord de la rupture.

Qu’en pensent les classes moyennes qui, tourmentées après plus de trente années de stagnation du salaire direct, ont le privilège d’avoir comme perspective un appauvrissement progressif?

La nouvelle et inutile réforme des retraites –si elle passe- accentuera le décrochage du niveau de vie des retraités et futur retraités. Il est toujours plus aisé de faire référence à d’autres contrées pour arguer « que vivre en France en 2023 reste un privilège et que personne ne voudrait vivre ailleurs ».

Mais inconséquent quand le Canard Enchainé nous révèle entre autre que les enseignants (classe moyenne) ont le privilège d’être les moins bien payés, -20% par rapport à leurs homologues de l’OCDE, d’avoir les classes les plus surchargées (ce qui nuit à l’enseignement) et d’assurer un nombre d’heures de cours parmi les plus élevés d’Europe.

Il est encore heureux que nous ne soyons pas rendus au statut de migrant économique. Ce sont les plus riches qui quittent le pays pour ne pas payer d’impôt.

Cette situation, la casse des services publics, la colère qu’elle engendre, seraient « le corollaire, c’est-à-dire les conséquences nécessaires et évidentes ( le Larousse),d’un pays accueillant et généreux ,qui continue de faire rêver une grande partie du monde ».
La question est pour qui ?
Les migrants rejetés à la mer, les pauvres, les minorités…

Pourquoi alors cette baisse du moral des français ?(INSEE). La dramaturgie ( l’art de la composition théâtrale) humaine déroule implacablement son tissu d’horreurs – allusion de la chroniqueuse aux guerres en cours dans le monde. Excusez du peu, mais cela n’a rien d’une fatalité. Les guerres peuvent être évitées si les conflits font place à la diplomatie, n’est-ce pas le but de la création de l’ONU ?

Or pour l’heure, s’agissant du conflit opposant la Russie à l’Ukraine la tendance est plutôt à attiser les flammes, à en faire payer le coût aux peuples y compris le nôtre, qu’à rechercher la voie de la paix. La France s’honorerait à œuvrer en ce sens, ce n’est pas celle choisie par Macron. Pense-t-il déjà au prometteur marché de la reconstruction, après tout la guerre ne profite –t-elle pas aux marchands de canons aux barons du CAC40 ?

Comment interpréter l’incantation d’être, face aux défis de 2023, «conscient de nos privilèges et attentif à ceux qui n’ont pas la chance d’en bénéficier ».

 

Qui sont- ce CES MALCHANCEUX, les prolos, les laissés-pour-compte du capitalisme en crise, de ses choix de gestion dans notre pays, passés dans la plupart des médias sous les radars, les rendus invisibles ?

Les gouvernements se doivent de travailler au bonheur de tous, mettre à la disposition les biens premiers (santé, éducation …), cela ne suffit pas : il faut s’assurer que chacun peut les utiliser, déclare Laurence Fontaine (Historienne au CNRS).

Un objectif assigné au conseil National de la Résistance, sous l’impulsion du communiste Ambroise CROIZAT, car il a fallu attendre 1946 pour que soit affirmé en France les droits sociaux des individus.

En créant la Sécurité Sociale, Ambroise Croizat exprimait la volonté de débarrasser nos concitoyens de l’incertitude du lendemain.

Un état d’esprit que le chef de file de l’opposition municipale à Saint-Médard a du mal à saisir ou plutôt qui ne correspond pas à sa vision du monde.

Dans notre pays le renoncement aux soins ne cesse de croître. En 2019, selon un sondage BVA ,41% des personnes interrogées expliquaient ce renoncement par un reste charge trop important et 30% par l’impossibilité d’avancer les frais. C’est également le cas de 72% des gens dont le revenu mensuel net est inférieur à 1500 euros par mois.

Ce sont les individus économiquement les plus vulnérables qui en pâtissent le plus.

Dans un vocabulaire ampoulé, Jacques Mangon nous décrit sa conception du Centre Municipal de Santé : un supplétif au service des médecins libéraux permettant à ceux-ci de confortablement jouir de leur week-end en laissant à la municipalité la charge des gardes. Il appelle cela une plus-value!
Sa vision du Centre Municipal de Santé et sa diatribe sur la couverture sociale
de qualité des plus démunis qui permet de couvrir tous les champs du soin, révèlent une aversion pour la classe défavorisée.

La municipalité actuelle fait le choix d’une ville harmonieuse
qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

L’élu en charge de la Santé, Francis Royer, comme il dit, s’inscrit dans la démarche sociale initiée par notre camarade A .Croizat.
Que cela ne sied pas à celui qui se voyait déjà en maître d’un petit Trianon Saint-Medardais en centre-ville ne nous affecte aucunement.

 

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